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L'oppression et moi

14 juin 2010

l'autorité sait tout, tuons-la !

Je sais pas si ça rentre dans le sujet mais j'ai toujours cru que les gens savaient tout, connaissaient tout, contrairement à moi. Ah ben si, ça y rentre de plein pied vu que ça exprime bien mon complexe d'infériorité (forcément craintif) vis-à-vis d'une autorité supérieure (forcément intimidante). Par exemple, les passionnés et artistes de mes domaines favoris ont forcément tout vu, tout lu, tout entendu. Je suis toujours étonné quand j'apprends que tel auteur que j'admire ne connait pas tel livre que j'adore ; cette preuve criante d'inculture est une intense déception, car moi je croyais qu'il savait tout, vu qu'il est génial.

En tout cas, quand on s'est trop gavé de modèles qui avaient forcément raison, d'évangiles qui dictaient la marche à suivre, ça pousse à tout rejeter ou presque. Le catéchisme indé officiel m'a tellement répété "cet auteur est super, ses BD sont indispensables" que j'y ai vraiment cru, avant de découvrir par moi-même que ça ne me parlait pas du tout, que ce n'était ni mon univers ni mon état d'esprit. Y'a quelque chose de pas sain dans la justification artistique et le militantisme éditorial, on dira ce qu'on voudra. Ça ne peut que donner des nerds, que l'on nomme décemment névrosés pour ne pas faire trop péjoratif. Ça ne peut que donner envie de "tuer le père".

La musique c'est mieux car c'est plus sensible, plus humain. Non seulement le Punk tel que je l'aime n'a pas de discours systématique, mais qui plus est je me suis efforcé de me tenir à distance de tout systématisme de mon côté en variant mes goûts. Je ne pouvais que lui rester fidèle à tout jamais au Punk, car il ne m'a jamais rien ordonné. Il me laisse libre. Il a accepté que je le délaisse quelque peu pour le Post-Punk qui me touche davantage. J'ai tellement apprécié cette tolérance, ce témoignage d'anti-autorité, que je ne suis pas près de le laisser tomber, je continue à l'écouter tout en étant mentalement dans une autre optique. C'est magique le Punk, je vous conseille d'essayer.

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13 juin 2010

la tenue qui colle à la peau

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Hey, faut absolument que tu t'habilles comme ça parce que quand t'es comme ça, bah ça montre que t'es comme ça, c'est comme ça, l'habit fait le moine de nos jours ! Comme ça tu fais propre, tu fais sérieux, ça se lit sur ton habit. Ton visage et ton cerveau on s'en fout, ça se lit sur ton habit on te dit, on va pas s'attarder sur le reste ! Tiens et puis d'ailleurs, change ton visage, rends-le comme ça, il est mieux comme ça, il fait moins peur. Tiens et puis d'ailleurs, change ton cerveau, rends-le comme ça, il est mieux comme ça, il est moins dérangeant. Tiens et puis tu sais, j'aime trop quand t'es fringué comme ça et que tu causes comme ça, t'as de l'assurance, de l'ambition, et l'ambition c'est la virilité, donc t'es trop sexy.

(spéciale dédicace : "I love a man in a uniform" by Gang of Four)

12 juin 2010

l'attirail qui colle à la peau

La liberté d'aller où on veut doit aussi être une liberté d'aller tout nu. Non non, je ne fais pas une défense du naturisme (je n'ai aucune opinion dessus), je dis juste que l'oppression de notre société moderne c'est aussi l'oppression de l'attirail. On doit toujours avoir un attirail avec nous, et on a même appris à dire "sur nous" : des bouts de papier, des cartes diverses et variées, des morceaux de métal, des feuilles qui prouvent des trucs et des machins... Gare si on en oublie, car alors on se retrouve face à des complications sans nom ! Personnellement j'ai toujours aimé me sentir sans le moindre bibelot bureaucrato-capitaliste, je profite de ces moments d'affranchissement matériel comme un fin gourmet. Dès que j'ai la possibilité de sortir nu je le fais, je ne m'en prive pas. Mais nous verrons que notre vieille bougre d'autorité sociale se traduit aussi et surtout par l'oppression de la tenue. La légendaire obligation de l'uniforme.

11 juin 2010

s'ouvrir à la vie

Bon. L'Education, à la base, c'est apprendre à devenir chouette, hein. Je dis "chouette" parce que "bien" ou "bon" ça fait trop relent manichéen. Or, on a découvert que l'un des biais pour devenir chouette c'était de connaître ce qu'avait fait et appris l'être humain depuis ses débuts. Sa culture, sa langue, ses savoirs, ses arts. Bon, très bien, okay, ça peut être utile c'est vrai, et quand c'est pas utile c'est beau. Mais l'Education c'est pas que ça, mince !!! On a cru que c'était que ça et du coup c'est devenu un truc autoritaire où on doit transmettre des trucs obligés sans réfléchir à ce qu'ils sont, c'est nul !!! Ici, "à bas l'école" = "à bas l'autorité lénifiante et avilissante dont fait preuve l'école".

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L'Education c'est tout simplement prendre conscience qu'on est nous, qu'on est libres, qu'on est chouettes. Ça tient en une phrase mais c'est le chemin le plus compliqué à faire, donc normal que ça sous-entende plein d'étapes et de matières, mais faudrait jamais oublier de prendre en compte cette finalité essentielle. L'Education doit nous rendre sereins et aimants, nous donner envie de vivre, d'explorer lucidement et agréablement le monde. Autrement dit de le changer, car pour l'instant on peut pas dire qu'il possède cet esprit-là, hein.

10 juin 2010

le droit d'aller où on va

La liberté de mouvement. Déjà esquissée ici mais j'en rajoute une couche parce qu'elle me semble essentielle. Je la prends cette fois-ci par un autre biais : il faut pouvoir bouger mais il faut surtout pouvoir aller où bon nous semble. Je vois pas comment ça peut déranger quelqu'un, on parle même pas de lui crier dans les oreilles on parle juste d'aller là où il est. Ça rejoint bien sûr le sujet d'hier, "l'autre" qu'on ne veut pas accueillir parce qu'il n'est pas comme nous (ou qu'on ne daigne accueillir que s'il devient comme nous), mais ça rejoint aussi mon désamour radical et excessif pour "l'école". Ici, "à bas l'école" = "à bas la restriction du mouvement qu'impose l'école".

Dans mon collège on n'avait pas le droit d'aller où on voulait à l'heure où on voulait, y'avait des zones interdites à certaines heures précises. Non seulement nos corps étaient comprimés pendant des heures sous des bureaux, mais en plus ils n'étaient pas autorisés à prendre pleine possession de leur liberté pendant les pauses. Ça m'est toujours apparu comme une absurdité incroyable qui contredisait totalement la dimension d'éveil que "l'école" prétendait avoir : mon éveil devait aussi passer par l'éveil de ma liberté de mouvement, je le sentais haut et fort. C'est pour ça que le lycée fut un paradis. Ça y'est on était de vrais êtres humains avec deux jambes et un cerveau ! On ne se traînait plus les vieilles séquelles puériles de la famille "mettez-vous en rang" !

J'ai encore l'impression aujourd'hui que ce genre d'autorité sur le corps, si elle peut être nécessaire au tout début (vous savez bien que je ne nie pas les "bases" à avoir), gâche ensuite le message de la vénérable institution qui a quand même pour but de nous rendre éclairés et lucides, c'est ça en gros, ou en tout cas ça devrait être ça. Car en fait il n'y a rien qui me passionne autant que la question de l'Education, c'est au coeur de la pensée anarchiste dans laquelle je me reconnais le plus. Mais on verra ça demain.

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9 juin 2010

aliénation consciente

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Le coup du syndrôme de Stockholm je comprends tout à fait. On a envie que notre patron nous aime, on veut pas le décevoir car en le décevant on aurait l'impression de ne plus bien faire notre travail qui du coup nous appartiendrait encore moins (à moins que l'on s'auto-saborde volontairement, ce qui peut être intéressant mais c'est une autre histoire). On guette à tout moment dans ses yeux un reproche ou une reconnaissance. On fait comme si notre vie en dépendait, on confond le monde et la vie (notre vie ne dépendra jamais de personne alors que notre monde oui), on devient primaire. Je connais un peu ça même si j'avoue que dans mon boulot il n'y a pas ce rapport d'autorité et donc c'est l'idéal pour moi. Je ne suis au service d'aucun joug oppressant, même pas du mien (les "auto-entrepreneurs" ne sont pas plus libres que les autres, éternelle chimère capitaliste...) : j'y vais parce que je sens que c'est là-bas que je dois aller aujourd'hui dans ma vie, pour que mon monde puisse continuer en toute sérénité.

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8 juin 2010

Nation, Fric, Etat : la lie des concepts (le pire du pire des notions qui existent, approchez pour gerber !)

L'oppression et nous. Je sais pas si vous avez remarqué mais depuis quelques temps l'idée infecte de Nation revient à la mode, à cause de certaines figures médiatiques dont je ne préciserai pas le nom car elles polluent déjà assez nos yeux et nos pensées. C'est la première idée infecte à combattre dans l'ordre des idées infectes à combattre. Ceux qui veulent combattre l'idée infecte de Fric par l'idée infecte de Nation sont les premiers à combattre vu que l'idée infecte de Nation est la première dans l'ordre des idées infectes, comme je l'ai dit. Car pour elle "l'autre" est un ennemi, alors qu'au moins dans le règne du Fric "l'autre" est un collègue consommateur alors on peut toujours discuter et s'entendre pour un jour tout détruire. Dans le règne de l'Etat "l'autre" est un camarade travailleur alors c'est un peu mieux mais il faudrait enlever ce 'travailleur' voire même au final enlever ce 'camarade' car "l'autre" est bien plus que ça : c'est un ami. Carrément. L'autre c'est nous. Et si c'est pas nous c'est pas grave, c'est quand même un ami. Faut pas avoir peur de ce qui n'est pas nous, faut pas vouloir le rendre nous, c'est très bien qu'il soit lui, il faut aimer quand il est lui. Car le monde c'est bien, à la base.

7 juin 2010

émancipation corporelle

Il est temps d'attaquer la problématique du Corps. Mon père vous le confirmera : déjà au lit quand j'étais bébé j'envoyais valdinguer la couette qui m'opprimait, et j'ai continué plus tard. Il me faut de la place. Bon j'avoue que je me colle à mon amoureuse mais c'est différent, c'est un autre sujet.

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Le plus grand symbole de l'oppression physique pour moi c'est la table où tu dois bien mettre tes jambes dessous, le bureau où tu dois rester attablé sagement. Ça c'est horrible. C'est pour ça que je ne pourrai jamais être un dessinateur ou écrivain calme qui prend son temps, ni un étudiant sérieux. Et c'est pour ça aussi que la dénonciation anarchiste de l'école est essentielle : après "à bas l'armée et la police" faut pas oublier "à bas l'école", c'est la trilogie autoritaire où chaque élément a son importance, c'est tout ce qui nous aliène et nous brime et nous gueule dessus. Et moi quand on me gueule dessus je pleure de rage.

6 juin 2010

orgueil tournoyant

Bon en fait j'ai peut-être bien parfois un petit esprit de contradiction, c'est possible. Par exemple, quand on me dit que j'écris bien ça n'me fait rien car j'ai envie qu'on me dise que je chante bien, et quand on me dit que je chante bien ça n'me fait rien car j'ai envie qu'on me dise que je dessine bien, et quand on me dit que je dessine bien ça n'me fait rien car j'ai envie qu'on me dise que j'écris bien, et ainsi de suite (car je suis cyclique pour tout). Enfin ça dépend qui me parle bien sûr, car y'en a une elle peut me dire n'importe quoi et je suis heureux. Mais bref, tout ça pour préciser que j'ai un orgueil tournoyant. Il n'est jamais là où on l'attend. Il veut toujours autre chose que ce qu'on lui accorde. Le beurre et l'argent du beurre, quoi. Mort aux contraintes et aux limites, je veux la vie dans son intégralité.

5 juin 2010

équilibre spirituel

Je ne pouvais que rejeter le rock. C'est l'académisme de la révolte. Tout comme la chanson est l'académisme de la finesse. Il m'a toujours fallu le juste milieu des deux : je l'ai tout de suite perçue dans la fraîcheur du punk. Désormais je l'aime additionné de tous ses amis qui partagent avec lui le refus du bon goût classique-jazz et de la lourdeur métal-grunge : le funk, le dub, l'électro et autres expérimentations mystiques ou explorations world. Pour moi c'est dans cette symbiose que se situe le vrai refus de toute autorité, qu'elle soit adulte, adolescente, commerciale ou géographique. Chacun voit midi à sa porte, moi en tout cas je le vois comme ça.

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J'aime que dans une musique on puisse se raccrocher à quelque chose, à une certaine autorité je l'avoue, eh oui, genre un rythme précis ou une mélodie saisissable, tout en pouvant à tout moment partir en évasion libre, en délire exubérant ou digne. Je déteste conclure ce genre de choses mais là je n'ai pas le choix : c'est en ayant une base bien déterminée (punk) qu'on peut s'émanciper en denses excroissances (funk, dub, électro, mystique, world). Je ne pensais pas en arriver si vite à une justification de l'autorité, ça fait chier. Par le punk en plus, qui l'eut cru ?

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