l'autorité sait tout, tuons-la !
Je sais pas si ça rentre dans le sujet mais j'ai toujours cru que les gens savaient tout, connaissaient tout, contrairement à moi. Ah ben si, ça y rentre de plein pied vu que ça exprime bien mon complexe d'infériorité (forcément craintif) vis-à-vis d'une autorité supérieure (forcément intimidante). Par exemple, les passionnés et artistes de mes domaines favoris ont forcément tout vu, tout lu, tout entendu. Je suis toujours étonné quand j'apprends que tel auteur que j'admire ne connait pas tel livre que j'adore ; cette preuve criante d'inculture est une intense déception, car moi je croyais qu'il savait tout, vu qu'il est génial.
En tout cas, quand on s'est trop gavé de modèles qui avaient forcément raison, d'évangiles qui dictaient la marche à suivre, ça pousse à tout rejeter ou presque. Le catéchisme indé officiel m'a tellement répété "cet auteur est super, ses BD sont indispensables" que j'y ai vraiment cru, avant de découvrir par moi-même que ça ne me parlait pas du tout, que ce n'était ni mon univers ni mon état d'esprit. Y'a quelque chose de pas sain dans la justification artistique et le militantisme éditorial, on dira ce qu'on voudra. Ça ne peut que donner des nerds, que l'on nomme décemment névrosés pour ne pas faire trop péjoratif. Ça ne peut que donner envie de "tuer le père".
La musique c'est mieux car c'est plus sensible, plus humain. Non seulement le Punk tel que je l'aime n'a pas de discours systématique, mais qui plus est je me suis efforcé de me tenir à distance de tout systématisme de mon côté en variant mes goûts. Je ne pouvais que lui rester fidèle à tout jamais au Punk, car il ne m'a jamais rien ordonné. Il me laisse libre. Il a accepté que je le délaisse quelque peu pour le Post-Punk qui me touche davantage. J'ai tellement apprécié cette tolérance, ce témoignage d'anti-autorité, que je ne suis pas près de le laisser tomber, je continue à l'écouter tout en étant mentalement dans une autre optique. C'est magique le Punk, je vous conseille d'essayer.